Description
Pour bien comprendre un texte et, éventuellement, l’apprécier ou le condamner, il convient toujours de se remettre dans le contexte de l’époque où il a été écrit.
Jacques Doriot, natif de Bresle dans l’Oise en 1898, fut un personnage primordial de la vie politique française au cours de la première moitié du vingtième siècle. À l’âge de 25 ans, au lendemain de la Première Guerre mondiale, il est déjà l’un des hauts-responsables du Pati communiste français. En 1924, il est élu député communiste de la Seine et en 1931, il emporte la mairie de Saint-Denis. Cependant, au début des années 1930, il entre en opposition, au sein du PC »F », avec la ligne imposée par Moscou et incarnée par Maurice Thorez. Cette opposition le conduira à la rupture en 1935 et, quelques mois plus tard, à créer le Parti populaire français qui incarnera, jusqu’à la mort de Doriot en 1945, le principal parti d’inspiration fasciste en France.
Rappelons que l’entre-deux-guerres fut marqué par l’émergence en Europe de plusieurs révolutions reposant sur une double volonté d’indépendance nationale et d’émancipation sociale. Ainsi, en Italie, puis en Allemagne et dans d’autres pays, ces expériences concluantes dans un premier temps séduisent de plus en plus en Europe et en France particulièrement. Jacques Doriot se situe désormais dans cette perspective, il a expliqué pourquoi dans ses deux ouvrages fondamentaux que sont « La France ne sera pas un pays d’esclaves » et « Refaire la France ». Paru successivement en 1936 et en 1938 chez Grasset, réédités il y a quelques années par les Éditions de l’AEncre, ils entrent aujourd’hui dans la collection des Grands classiques de Synthèse nationale.
Présentation de ce livre par les Éditions de l’AEncre (2012) :
Pour Jacques Doriot, il n’est guère d’événements de politique intérieure, de politique sociale et de politique extérieure que ses camarades et lui n’avaient prévus, annoncés, et à propos desquels la politique du Parti Populaire Français ne se soit vérifiée.
Ils ont eu raison d’affirmer que l’œuvre du Front populaire était vouée à la faillite à cause de l’action des communistes.
Ils avaient raison d’affirmer que Moscou voulait pousser les Français à la guerre : l’état lamentable de relations diplomatiques de la France, la tentative scandaleuse des bellicistes de ce pays en vue de former un ministère franco-russe l’ont prouvés.
Le Parti Populaire Français a agi à tous les instants pour sauvegarder la paix. Il a été presque seul à prendre au collet le parti de la guerre. Mais ce qu’il a fait n’est rien auprès de ce qu’il restait à faire en 1938.
Pour Jacques Doriot, le Français d’avant-guerre ne se rendait pas compte de l’état de la France ; aussi s’adresse-t-il dans Refaire la France à ceux qui constituent pour lui la sélection la plus consciente d’un peuple qui ne veut pas mourir, à ceux qui doivent regarder la vérité en face.
Ils devaient savoir la situation lamentable dans laquelle se débattait leur pauvre pays à la fin de l’expérience libérale et au début de l’expérience marxiste, sa soeur jumelle.
C’est afin de les armer puissamment contre les illusions, c’est pour que le rouge leur monte au front en contemplant le saccage de leur magnifique pays qu’il fait l’inventaire détaillé de la situation française.